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Aciérage
Opération consistant à recouvrir la plaque de cuivre
d'une péllicule de fer, épaisse de un à deux
microns, par bain électrolytique. L'aciérage, en
renforçant les barbes
formées par la gravure à la pointe
sèche, permettra l'impression de plusieurs centaines
d'épreuves,
sans altération.
Aquatinte
Technique dérivée de l'eau-forte
qui consiste à saupoudrer le cuivre
de résine, formant une fine granulation après cuisson.
La planche
est alors mordue avec une solution d'acide qui attaque le métal
dans les zones laissées à découvert, entre
les grains de résine. Cette technique permet des effets
de tons très subtils rappelant le dessin au lavis.
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Barbes
Retroussis formés par l'action de la pointe d'acier sur
la plaque de cuivre.
Lors de l'ancrage, les barbes retiendront l'ancre et produiront,
à l'impression,
les fameux noirs de velours caractéristiques des gravures
à la pointe
sèche.
Burin
Une des principales techniques de la gravure en taille-douce,
sans doute la plus ancienne. Avec son burin, outil à tige
d'acier bisautée et à manche de bois qu'il tient
dans la paume de la main, le graveur entame la plaque de cuivre
en ôtant des copeaux. Les gravures au burin se distinguent
par la force et la pureté de leur trait ou par de subtiles
nuances de tons obtenus par des réseaux de lignes. Jacquemin
a utilisé cette technique seule ou, le plus souvent, associée
à la pointe
sèche et à l'eau-forte.
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Cuivre
Plus souple et plus tendre que l'acier ou le zinc,
le cuivre est le métal le plus approprié pour la
gravure en taille-douce.
On appelle cuivre la plaque sur laquelle l'artiste grave son sujet.
Celle-ci est généralement "biseautée"
afin de ne pas couper le papier lors de l'impression.
Cuvette
Empreinte laissée par l'épaisseur de la plaque dans
le papier, consécutive à l'impression.
La présence de la cuvette atteste de l'authenticité
d'une estampe
en taille-douce.
Cul-de-lampe
Vignette gravée à la fin d'un chapitre.
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Dépôt
légal
Obligation de déposer un ou plusieurs exemplaires d'un
ouvrage mis en vente ou en distribution. En France, l'estampe
est soumise au dépôt légal comme tout imprimé.
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Eau-forte
Procédé de gravure en taille-douce
obtenu par réaction chimique, très employé
par André Jacquemin. Le graveur exécute librement
un dessin à l'aide d'une pointe de métal sur la
plaque de cuivre,
préalablement enduite d'un vernis. La plaque est alors
plongée dans un bain d'acide nitrique qui n'attaquera que
les zones mises à nu par le dessin. La plaque sera ensuite
nettoyée de son vernis avant d'être encrée.
L'intensité de la morsure, qui déterminera la force
du trait, est le résultat d'un subtil dosage entre le temps
d'immersion et la proportion d'acide. Les graveurs ont souvent
recours à plusieurs essais de morsure avant d'obtenir une
épreuve
conforme à leur désir.
Encre
L'encre taille-douce
est un mélange puissant de noir végétal (fougères
mâles calcinées), de noir animal (os d'équarissage
calcinés) et d'huile de lin. Après plusieurs semaines
de séchage, elle devient totalement indestructible.
Epreuve
Ce dit de tout exemplaire imprimé d'une estampe.
Chaque épreuve est numérotée au crayon, dans
la marge. On parle de justification du tirage. Une estampe peut
être tirée à plusieurs centaines d'épreuves.
L'épreuve d'artiste, notée EA dans la marge, est
celle qui ne fait pas partie d'un tirage numéroté
et qui est destinée à l'auteur de la gravure. Une
contre-épreuve est l'impression
d'une épreuve fraîchement imprimée sur un
papier, afin d'obtenir la représentation du sujet dans
le sens de son exécution.
Estampe
Terme générique qui désigne toute image réalisée
par l'impression
d'une matrice, lui permettant d'être reproduite à plusieurs
exemplaires et la différanciant ainsi d'un dessin, d'un
texte manuscrit ou d'une peinture. On distingue les impressions
en taille-douce,
les impressions en taille
d'épargne ou xylographie, les impressions à
plat comprenant la lithographie
et la sérigraphie. Une estampe originale doit être
conçue par l'artiste et imprimée par lui ou sous
sa direction.
Etats
Epreuves intermédiaires
réalisées avant le tirage définitif d'une
gravure, permettant à l'artiste d'évaluer son travail.
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Frontispice
Dans un livre illustré, gravure située en face de
la page de titre ou sous celui-ci.
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Gravure
Terme générique désignant une estampe
gravée en creux (taille-douce)
ou en relief (taille
d'épargne).
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Impression
(taille-douce)
Après encrage et essuyage de la plaque (seuls les creux
restent emplis d'encre), intervient la délicate et cruciale
étape de l'impression. La feuille de papier de purs chiffons
de lin et de chanvre est mise à tremper pendant des heures
pour obtenir souplesse et imprégnabilité, puis égouttée
entre des feuilles de buvard. Avant le tirage, l'imprimeur dépose,
à l'aide de mitaines (morceaux de carton protégeant
le papier des tâches d'encre), la feuille sur le cuivre
préalablement centré dans la presse.
Plusieurs couches de langes de pure flanelle de laine amortiront
la violente pression du rouleau sur le papier, évitant
qu'il ne se déchire. Le dosage de la pression est essentiel:
trop faible le trait manquera de netteté, trop fort il
sera bissé.
Lorsque le rouleau de la presse a terminé sa course, c'est
l'instant magique où l'imprimeur soulève les langes
et découvre l'épreuve
imprimée.
In-texte
Gravure d'illustration insérée dans la typographie
du livre. Par opposition, une gravure d'illustration dite hors-texte
est imprimée sur une page indépendante du corps
du livre.
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Jésus
Format traditionnel de papier (50 x 65 cm) souvent utilisé
dans les tirages d'estampes.
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Lithographie
L'une des trois techniques de l'estampe,
avec le bois gravé et la gravure sur métal. Elle
date du début du XIXe siècle. Son principe repose
sur le phénomène de la répulsion de l'eau
pour l'huile et inversement. On dessine sur une pierre avec un
crayon gras. Toutes les parties dessinées accepteront le
gras de l'encre d'impression. Au contraire, les parties non dessinées
et préalablement mouillées dans une solution de
gomme arabique et d'acide nitrique, le refuseront. Ainsi, le papier
pressé sur la pierre recevra l'impression, en négatif,
du dessin de l'artiste.
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Manière noire
Aussi nommée mezzotinto, c'est une des techniques de la
gravure en taille-douce,
comprenant deux principales étapes. Le cuivre
est tout d'abord grainé à l'aide d'un berceau, forte lame
rainurée et terminée en biseau, qui produit des
lignes en pointillés formant, à l'impression,
des zones entièrement noires. La seconde étape consiste
à supprimer le grain sur certains endroits du cuivre en
grattant et en repolissant le métal avec des grattoirs
et des brunissoirs. Ce fastidieux travail permettra de produire,
sur l'épreuve
imprimée, des nuances de gris et de blancs souvent très
délicates.
Marges
Zones non imprimées du papier qui encadrent et "aérent"
l'image. Généralement, les deux marges latérales
sont de même largeur. Il est cependant d'usage que la marge
inférieure, qui reçoit la signature, la numérotation,
le titre et parfois même une dédicace, soit légèrement
plus importante que la marge supérieure. Jusqu'au XVIIIe
siècle, les marges étaient généralement
rognées au bord de l'image.
Monotype
Report d'un dessin exécuté à l'encre ou à
la peinture sur une plaque de métal, de marbre, de plastique
ou de verre. On y pose la feuille de papier sur laquelle s'imprimera
le dessin en négatif, sous l'action d'une pression manuelle
ou mécanique.
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Planche
Désigne invariablement le bloc de bois ou la plaque de
métal à graver. Il s'agit également de toute
épreuve
imprimée.
Pointe sèche
Technique majeure de la gravure en taille-douce,
la préférée d'André Jacquemin, à
l'origine de certaines pièces maîtresses de son oeuvre.
A l'opposé du burin qui enlève des copeaux de matière,
la pointe d'acier forme, de chaque côté du sillon,
des barbes
qui retiendront l'encre et produiront sur l'épreuve
imprimée des noirs vibrants et veloutés. Pour protéger
les barbes de l'écrasement lors de l'impression,
on procédera à l'aciérage de la plaque.
Presse
On distingue trois familles de presses. Les presses à percussion
(les plus anciennes) destinées à l'impression
des gravures en taille
d'épargne (bois, linoléum). Les presse
à cylindres dont l'énorme pression comprime le papier
jusque dans les creux encrés de la plaque gravée
en taille-douce.
Les presses lithographiques dotées d'un plateau pour supporter
la pierre sur laquelle le papier sera plaqué à l'aide
d'un râteau.
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Remarque
Petit sujet gravé dans la marge du cuivre destiné
à enrichir une épreuve
de suite.
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Suite
Tirage spécial de l'ensemble des gravures
d'un livre illustré, souvent imprimées sur un papier
de qualité différente, et insérées
dans certains exemplaires de luxe. A l'issue du dîner d'inauguration
du livre, les suites et dessins préparatoires sont vendues
aux enchères. Leur produit couvrira les frais d'édition
de la société de bibliophiles.
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Taille-douce
Désigne tous les procédés de gravures en
creux dont les trois principaux sont le burin,
l'eau-forte
et la pointe sèche.
On parle de taille-douce car les tailles produites sont plus fines
que celles de la taille d'épargne. Les parties creusées
reçoivent l'encre et correspondent aux noirs. L'encre est
déposée à l'aide d'un tampon ou d'un rouleau,
afin qu'elle pénètre bien dans les tailles. A l'opposé,
la surface restée vierge, parfaitement nettoyée
avant l'impression, donnera les blancs de l'épreuve. Le
taille-doucier est l'imprimeur travaillant sur une presse en taille-douce.
Taille d'épargne
Contrairement à la taille-douce, la taille d'épargne
consiste à creuser la planche à l'aide de gouges
et de ciseaux, afin de créer des reliefs correspondant
au contour du dessin. Seuls ces reliefs seronts encrés,
les creux immaculés, produiront les blancs. Parmi les différentes
techniques de la taille d'épargne, celle du bois gravé
ou xylographie est la plus ancienne. La gravure sur linoléum
ou linogravure, plus facile à travailler que le bois, fera
son apparition au XXe siècle.
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Xylographie
Technique de la gravure sur bois, apparue en Europe au XIVe siècle
avant la typographie. On distingue la gravure sur bois de fil
(taille dans le sens des fibres), de la gravure sur bois de bout,
plus tardive. A u XXe siècle, sous l'impulsion des expressionnistes
allemands, la gravure sur bois connaît un nouvel essor.
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Zinc
Métal parfois utilisé pour la gravure en taille-douce,
moins facile à travailler que le cuivre.
André Jacquemin exécuta quelques gravures sur zinc
pendant les années de privation de la guerre.
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